Managers toxiques
Management

Ces 7 managers dont personne ne rêve !

Alors que le management français est régulièrement pointé du doigt, certains managers s'entêtent à perpétuer des comportements désuets. Ils démobilisent les membres d'une équipe, voire en poussent certains à la démission. D'après Florent Barbodeau, dirigeant et expert en leadership, voici les plus fréquents et comment s'en protéger.

1. Le fantôme

Ce type de manager, que l’on pourrait aussi surnommer le « touriste », disparaît régulièrement et de manière inattendue. Surtout quand ses collaborateurs en ont le plus besoin ! Il ne répond plus aux mails, aux appels et prétend avoir un emploi du temps surchargé pour ne pas fixer de rendez-vous. Il est parfois tête en l’air et souvent très vague lorsqu’il s’agit de donner des consignes claires de travail à ses équipes. Et puis il réapparaît, comme par magie, lorsque les risques ont été pris, les décisions tranchées et les projets terminés. Ce profil fuyant déteste les responsabilités – ou a minima, préfère s’en dédouaner.

Comment s’en protéger ? Avec le manager-absent, il s’agit de clarifier avec une grande précision quels sont les résultats (quantitatifs/qualitatifs) attendus. En les reformulant à voix haute ainsi qu’en les reprécisant par écrit. Il peut être intéressant de s’appuyer sur un réseau plus fiable (mentors, collègues).

2. Le manipulateur émotionnel

Ce second manager, qui partage des caractéristiques communes avec le « pervers narcissique », aime créer des jalousies – et donc des tensions – au sein de ses équipes. Pour cela, quoi de mieux que d’en favoriser certains et d’en délaisser d’autres ? De communiquer certaines informations et d’en dissimuler d’autres ? Il joue aussi sur la culpabilité en donnant l’impression que le travail réalisé n’est jamais suffisant et jamais suffisamment bien. Ses collaborateurs perdent confiance en eux et finissent vidés émotionnellement.

Comment s’en protéger ? Avec le manager-manipulateur, il s’agit de ne pas prendre pour argent comptant tous ses faits et gestes. En comprenant sa stratégie de division, les collaborateurs ne sont plus dupes et peuvent alors prendre de la distance. Ils doivent rester calmes et professionnels.  

3. Le micro-manager

Cette autre forme de management consiste à superviser de (trop !) près les missions et les comportements des collaborateurs. Au point de les priver de l’autonomie dont ils ont besoin pour atteindre leurs objectifs. En contrôlant tout ce qu’ils font, le micro-manager finit également par éteindre toute créativité et motivation chez les individus. Plus personne n’ose prendre d’initiatives de peur de se faire blâmer lorsque les tâches sont inexactes, inachevées, voire que des erreurs sont commises.

Comment s’en protéger ? Avec le micro-manager, il peut être judicieux de comprendre pour quelles raisons il se comporte ainsi. Est-il lui-même victime d’une forte pression hiérarchique ? Les enjeux financiers, de réputation, etc.) en cas d’erreurs sont-ils élevés ? Après clarification, les équipes peuvent lui prouver qu’ils réalisent sérieusement leur travail et qu’il n’ a aucune raison de s’inquiéter.

4. Le voleur de mérites

Ce type de manager aime briller. Il se met en avant autant que possible au détriment de ses équipes. ll est narcissique et a tendance à survaloriser ses qualités et ses compétences. Il n’a aucun scrupule à s’attribuer les idées et les réussites des autres. Il ne supporte pas que d’autres puissent être meilleurs que lui, n’encourage pas ses collaborateurs et ne fait jamais preuve de reconnaissance. En revanche, comme le manager-fantôme, il sait taper du poing sur la table lorsque des erreurs/échecs ont été observés.

Comment s’en protéger ? Avec le manager-égocentrique, il est important de communiquer régulièrement ses avancées ainsi que de consigner minutieusement ses réussites par écrit. Il s’agit aussi de se rapprocher de d’autres responsables au sein de l’organisation. Lors de réunions collectives, le collaborateur a tout intérêt à rappeler haut et fort qu’il est à l’origine de telles idées ou tels succès.

5. Le générateur de burn-out

Ce manager est stressé – et en devient stressant pour le reste de ses équipes. Il transforme chaque mission en urgence, attend des résultats rapides – si ce n’est immédiats. Il est (trop !) exigeant en leur fixant des objectifs inatteignables et/ou renouvelables à souhait. Il est obsédé par les chiffres et la performance. Avec lui, il s’agit de travailler pendant les pauses, les week-ends et les congés.

Comment s’en protéger ? Là encore, avec le manager-épuisant, il s’agira de faire preuve de lucidité pour distinguer les tâches urgentes de celles qui peuvent attendre quelques jours. De lister soi-même ses priorités, tout en tenant à distance ce manager dont le stress peut devenir communicatif. Il sera fondamental de ne pas perdre de vue son équilibre personnel et professionnel en fixant ses propres règles de travail (partir du bureau à des heures raisonnables, déconnexion digitale, etc.).

6. Le briseur de promesses

Ce manager multiplie les grandes annonces : augmentation salariale, promotion, séminaire à l’étranger, recrutement à venir pour éviter la surcharge de travail… Les belles promesses sont nombreuses. Cependant, il ne tient (presque) jamais sa parole. Tout est reporté ou annulé. Et il a, bien évidemment, toujours une bonne raison ! Si ces mensonges peuvent motiver les équipes sur le court-terme, ils lui font progressivement perdre en légitimité. Les équipes ne lui font plus confiance et peuvent finir par partir pour trouver de meilleures conditions de travail – là où les actions primeront sur les vaines illusions.

Comment s’en protéger ? Avec le manager-beau parleur, les collaborateurs doivent uniquement se fier à ce qui est palpable. Lors d’un point en petit comité, ils peuvent aussi le confronter en lui demandant ce qu’il advient de ses précédentes promesses. Ils peuvent aussi prendre les devants pour faire évoluer d’eux-mêmes leur carrière (demande de formations, etc) et rester à l’affût de nouvelles opportunités.

7. Le diffuseur de terreur

Enfin, ce dernier manager utilise la bonne vieille technique de la peur pour diriger ses équipes. Pour ce faire, rien de tel que d’instaurer un climat de travail insécurisant en menaçant les uns et les autres. Les collaborateurs voient alors leur niveau d’anxiété monter. Ils ont peur d’être mis au placard ou bien d’être licenciés s’ils n’atteignent pas leurs objectifs. Ils performent mais dans un contexte très inconfortable. Certains finissent par avoir la boule au ventre et par craquer physiquement et psychologiquement.

Comment s’en protéger ? Avec le manager-autoritaire, il s’agit d’identifier le stratagème déployé pour le contourner. Quitte à le retourner contre celui ou celle qui sème la terreur au travail. Il faut également rester solidement ancré dans sa personnalité et ses valeurs pour ne pas se laisser impressionner et faire remonter les propos ou attitudes déviantes à un autre supérieur hiérarchique, RH ou les syndicats.

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